Sauvetage du dimanche 03/11

Un sauve­tage dont on se rappel­lera à la station d’Ar­ca­chon Images de chris­tian gilbert témoin du retour au port petite vidéo d’un témoin

Ce dimanche 03/11/2019, vers 07h30, le cross Etel à appelé l’équi­page de la SNS 121 afin d’in­ter­ve­nir pour un homme seul à bord de son voilier en détresse déri­vant sur le Bassin d’Ar­ca­chon.

La posi­tion annon­cée est vers le chenal de Girouasse ( Pas loin des célèbres cabanes tchanquées).

La tempête Amélie est à ce moment à son maxi­mum local, vent de 45 kts raf 70 kts ( Force 10), une mer bouillon­nante et blanche, creux d’en­vi­ron 2m ce qui est excep­tion­nel sur le Bassin.

Le patron suppléant à bord, Stéphane décide d’ap­pa­reiller, confiant dans son équi­page et le canot !

La sortie du port donne le ton, la 121 de 16 tonnes est secouée dans tous les sens et plonge dans les vagues. L’équi­page s’ac­croche et s’or­ga­nise, les casques ne sont pas mis pour rien !!.

https://temoins.bfmtv.com/media­player/video/tempete-amelie-sauve­tage-en-cours-sur-le-bassin-d-arca­chon-temoins-bfmtv-1198698.html 

La visi­bi­lité est mauvaise, la recherche commence, parfois un rayon de soleil illu­mine la scène, une vue extra­or­di­naire du Bassin, heureu­se­ment l’eau est à  18 deg, ce qui rend suppor­table la tempé­ra­ture pour les hommes et femme sur le pont.

Les coor­don­nées indiquées ne sont pas les bonnes, le voilier de 13 m à beau­coup dérivé, la recherche reprend en descen­dant le vent, tout en tâchant de rester dans les chenaux du Bassin pour éviter de se poser sur un parc à huitres, nombreux et quasi invi­sibles. Sur le pont, les yeux scrutent la surface pour éviter les pignottes (poteaux des parcs à huitres) qui appa­raissent et dispa­raissent à la faveur des vagues et examinent toutes les ombres qui pour­raient être le voilier.

La commu­ni­ca­tion avec le Cross et le requé­rant est très diffi­cile tant le vent omni­pré­sent assour­dit. Le cross demande au voilier de déclen­cher sa balise de détresse afin d’avoir une posi­tion précise. Une posi­tion appa­rait sur l’écran du Cross, mais c’est un autre bateau ! Un instant l’équi­page se demande si il y a une autre détresse ! Le doute est vite levé, c’est bien le voilier qui utilise une balise récu­pé­rée on ne sait où !

Fina­le­ment le voilier est loca­lisé, proche de la côte, sur un parc à huitres inac­ces­sible à la 121 qui risque de s’y échouer. Lancer une touline est impos­sible, trop loin et trop de vent. Il faut faire vite, sinon il n’y aura plus de solu­tion.

Une tenta­tive est faite par un des SNB1 pour amener la remorque à la nage. Une SNB1 est prête à venir en soutien.  La combi­nai­son du vent et de la marée contra­rie cette tenta­tive. A l’ar­rière de la 121 ça s’af­faire afin de rame­ner le nageur et la remorque. Deuxième tenta­tive d’une autre posi­tion, cette fois le nageur est quasi propulsé vers le voilier. Sauf que le voilier rue dans les vagues, monter à bord demande une force et agilité peu communes. Des pignottes arra­chés par la tempête cognent violem­ment le nageur.

Dès qu’il est à bord, la remorque est frap­pée, courte, afin de stop­per la dérive et déga­ger au plus vite de la zone dange­reuse pour tous.

Le skip­per va bien, il à passé la nuit à bord au mouillage puis à déri­ver dans la tempête ! il s’en rappel­lera long­temps !

Le barreur met des gaz, douce­ment, malgré tout la mise en tension est violente, les vagues donnent de sévères à coups, le biton de remorquage tient, mais tous s’en éloignent.

La zone dange­reuse est passée quand fina­le­ment la remorque lâche (l’at­tache de la patte d’oie) et immé­dia­te­ment le voilier se met de travers et roule violem­ment. Mais cette fois, il est possible de s’ap­pro­cher pour lancer une touline pour passer la remorque.

Une heure de remorquage plus tard, à très faible vitesse, le port est en vue. Le vent toujours violent rend la manoeuvre d’ac­cos­tage très déli­cate.

Après 3h de mission, l’équi­page est rincé au propre comme au figuré, mais heureux de cette réus­site collec­tive ! L’en­trai­ne­ment à payé, le calme et la cohé­sion ont permis de tirer le skip­per et son voilier d’un très mauvais pas où il s’était mis !

Ce skip­per à eu beau­coup de chance, il n’y avait aucune raison pour que son aven­ture se termine bien !