Ce dimanche 03/11/2019, vers 07h30, le cross Etel à appelé l’équipage de la SNS 121 afin d’intervenir pour un homme seul à bord de son voilier en détresse dérivant sur le Bassin d’Arcachon.
La position annoncée est vers le chenal de Girouasse ( Pas loin des célèbres cabanes tchanquées).
La tempête Amélie est à ce moment à son maximum local, vent de 45 kts raf 70 kts ( Force 10), une mer bouillonnante et blanche, creux d’environ 2m ce qui est exceptionnel sur le Bassin.
Le patron suppléant à bord, Stéphane décide d’appareiller, confiant dans son équipage et le canot !
La sortie du port donne le ton, la 121 de 16 tonnes est secouée dans tous les sens et plonge dans les vagues. L’équipage s’accroche et s’organise, les casques ne sont pas mis pour rien !!.
La visibilité est mauvaise, la recherche commence, parfois un rayon de soleil illumine la scène, une vue extraordinaire du Bassin, heureusement l’eau est à 18 deg, ce qui rend supportable la température pour les hommes et femme sur le pont.
Les coordonnées indiquées ne sont pas les bonnes, le voilier de 13 m à beaucoup dérivé, la recherche reprend en descendant le vent, tout en tâchant de rester dans les chenaux du Bassin pour éviter de se poser sur un parc à huitres, nombreux et quasi invisibles. Sur le pont, les yeux scrutent la surface pour éviter les pignottes (poteaux des parcs à huitres) qui apparaissent et disparaissent à la faveur des vagues et examinent toutes les ombres qui pourraient être le voilier.
La communication avec le Cross et le requérant est très difficile tant le vent omniprésent assourdit. Le cross demande au voilier de déclencher sa balise de détresse afin d’avoir une position précise. Une position apparait sur l’écran du Cross, mais c’est un autre bateau ! Un instant l’équipage se demande si il y a une autre détresse ! Le doute est vite levé, c’est bien le voilier qui utilise une balise récupérée on ne sait où !
Finalement le voilier est localisé, proche de la côte, sur un parc à huitres inaccessible à la 121 qui risque de s’y échouer. Lancer une touline est impossible, trop loin et trop de vent. Il faut faire vite, sinon il n’y aura plus de solution.
Une tentative est faite par un des SNB1 pour amener la remorque à la nage. Une SNB1 est prête à venir en soutien. La combinaison du vent et de la marée contrarie cette tentative. A l’arrière de la 121 ça s’affaire afin de ramener le nageur et la remorque. Deuxième tentative d’une autre position, cette fois le nageur est quasi propulsé vers le voilier. Sauf que le voilier rue dans les vagues, monter à bord demande une force et agilité peu communes. Des pignottes arrachés par la tempête cognent violemment le nageur.
Dès qu’il est à bord, la remorque est frappée, courte, afin de stopper la dérive et dégager au plus vite de la zone dangereuse pour tous.
Le skipper va bien, il à passé la nuit à bord au mouillage puis à dériver dans la tempête ! il s’en rappellera longtemps !
Le barreur met des gaz, doucement, malgré tout la mise en tension est violente, les vagues donnent de sévères à coups, le biton de remorquage tient, mais tous s’en éloignent.
La zone dangereuse est passée quand finalement la remorque lâche (l’attache de la patte d’oie) et immédiatement le voilier se met de travers et roule violemment. Mais cette fois, il est possible de s’approcher pour lancer une touline pour passer la remorque.
Une heure de remorquage plus tard, à très faible vitesse, le port est en vue. Le vent toujours violent rend la manoeuvre d’accostage très délicate.
Après 3h de mission, l’équipage est rincé au propre comme au figuré, mais heureux de cette réussite collective ! L’entrainement à payé, le calme et la cohésion ont permis de tirer le skipper et son voilier d’un très mauvais pas où il s’était mis !
Ce skipper à eu beaucoup de chance, il n’y avait aucune raison pour que son aventure se termine bien !